Thairy
Extension d’une école élémentaire
Maître d’ouvrage : ville de Saint-Julien-en-Genevois // Localisation : Saint-Julien-en-Genevois (74) // Programme : rénovation thermique de l’école et extension // Coût : 210 k€ht // Mission : études // Avancement: livré en 2023
L’école a été construite aux alentours de 1870, dans le sillage du rattachement de la Savoie à la France en 1860, prétexte à l’édification de nombreux bâtiments publics. Elle est sans doute l’œuvre de l’architecte César Pompée, auteur de plusieurs édifice de la région, et de deux recueils de plans-modèles pour la construction de maisons d’école, envoyés à l’époque à l’ensemble des préfectures. L’examen comparatif du traité et du plan actuel permet de comprendre les intentions d’origine : monumentalité républicaine, compartimentage strict des sexes, hygiène et affirmation des hiérarchies. Le plan et la façade, strictement symétriques, reprennent les systèmes de composition de l’école des Beaux-Arts tout en répondant au programme scolaire de l’époque : deux salles de classes conçues pour abriter chacune 40 élèves et leurs maîtres, chacun doté d’un logement de fonction placé à l’étage. L’école est par ailleurs érigée au faîte de la colline de Thairy face à l’église et au presbytère, affirmant son caractère laïque face aux anciennes institutions.
L’évolution des pratiques pédagogiques au cours du XX° siècle – notamment l’arrivée de la mixité dans les classes à partir de 1959 et la disparition progressive des logements de fonction – ont mené à un projet de rénovation réalisé entre 1990 et 1993 : élargissement des deux salles de classe par deux extensions côté nord, reliées par deux ouvertures dans l’ancienne façade sur cour, l’ajout de sanitaires à l’intérieur du bâtiment, transformation de l’étage en un seul logement, ajout d’un préau.
L’histoire de l’édifice montre que l’aménagement et la conception des écoles élémentaires suit les évolutions sociétales : l’architecture a besoin de s’adapter aujourd’hui aux nouvelles pratiques, dans une région qui s’est beaucoup transformée depuis les années 1990, profitant notamment de la proximité avec le bassin d’emploi genevois. L’école ne respecte plus par ailleurs les minimas programmatiques en vigueur, et nécessite une extension. Le projet, outre la rénovation nécessaire du bâti existant, propose une extension dont l’architecture s’inscrit dans les gabarits existants tout en employant un vocabulaire contemporain.