Maison BaLe
Rénovation d’une maison de ville
Maître d’ouvrage : privé // Localisation : Paris (75) // Programme : ravalement de la façade, rénovation intérieure du corps principal // Surface utile : 122 m² // Coût : n.c. // Mission : complète // Avancement: en cours







Les contraintes du site identifiées par l’étude historique – retrait par rapport à la rue, forme en lanière de l’ancienne parcelle viticole, mais aussi urbanisation et densification progressive du quartier – permettent de mieux comprendre les qualités architecturales de la maison existante, bâtie en 1864.
La largeur relativement faible de cinq mètres entre murs pignons conditionne le développement des différentes parties de la maison dans la longueur, tout comme les faibles dimensions disponibles pour loger l’ensemble du programme. Le système distributif témoigne de cette contrainte qu’il exploite avec une grande intelligence spatiale : l’ensemble des circulations horizontales et verticales n’utilise qu’une emprise très faible pour distribuer les trois niveaux et fait oublier son étroitesse en prolongeant la double hauteur de l’escalier jusqu’à une ouverture en toiture, qui apporte un peu de lumière naturelle au centre de la construction.
Un projet d’extension livré en 2002 tire également parti de cette contrainte en échelonnant le programme le long de la parcelle. Le linéaire d’environ 28m entre la rue et le jardin est ainsi séquencé depuis la cour jusqu’au jardin. Cette stratégie permet d’organiser le passage du public (la rue) au privé (la chambre) le long d’espaces intermédiaires. Elle permet également de qualifier la terrasse et le jardin qui, entièrement soustraits aux nuisances extérieures et découverts à la fin de la séquence, sont définitivement ressentis hors des contingences urbaines parisiennes. Le séjour, placé sous la verrière, articule l’ensemble de la séquence et se trouve ainsi, naturellement, au centre de la vie quotidienne.
Ce parti – étirement et séquençage – présente néanmoins des inconvénients. La question de l’éclairage naturel est d’abord consubstantielle aux projets d’extension qui atténuent de fait les niveaux de luminosité des parties centrales : c’est le cas de l’ancien séjour et de la cuisine qui, malgré le dispositif d’éclairage zénithal par la verrière et les fenêtres de toiture, sont sombres. L’étirement spatial pose par ailleurs une difficulté d’usage de petits espaces qui sont aussi, le plus souvent, des circulations.
Le projet de rénovation répond à ces différents enjeux : comment meubler en effet un salon qui joue aussi le rôle de circulation pour une largeur totale de 3m ? Comment loger une cuisine et une petite table à manger dans un espace de 2×3,5m ? Comment occuper la pièce sur la courette, où sa position proche de la rue et sa qualité de circulation floutent sa définition : est-ce une entrée ou un petit salon ? Comment articuler enfin, la séquence horizontale avec la circulation verticale ?


